Retro futuristic home
69 ème édition de Jeune Création - du 25 janvier au 2 février 2020 - Fondation Fiminco, Romainville, France - installation Retro Futuristic Home - 2019 - 83,94% de plastique disposé sur 8,16 m2 / ou 183,55 kg d'objets divers et matériaux dont 39,65 kg de plastique /soit 13 sortes de matières pétrochimiques dont 53,66% ne sont pas recyclables / dont 48,72% sont dangereux pour la santé et dont 38,46% sont potentiellement dangereux pour la santé.
L’installation établit un dialogue critique avec « La maison du futur» de Monsanto et du MIT à travers une affiche intégrée à l’œuvre, reconstituant une publicité d’époque de cette habitation entièrement conçue en plastique qui fut exposée de 1957 à 1967 à Disneyland Tomorrowland. Ce visuel promotionnel vintage, placé au cœur de l’installation, rappelle les promesses technologiques qui entouraient ce prototype architectural, lequel apparaît aujourd’hui comme une aberration au regard des impératifs écologiques contemporains.
En contrepoint, « Retro Futuristic Home » présente une cuisine actuelle d’entrée de gamme, acquise dans des enseignes de grande distribution. Cet espace domestique, involontairement réduit à une esthétique neutre et standardisée (dominée par des tons gris et blancs dépourvus de toute fioriture) est immédiatement reconnaissa-ble pour de nombreux visiteurs qui peuvent y identifier les éléments de leur propre intérieur. L’installation révèle ainsi la troublante omniprésence du plastique dans notre quotidien. Elle met en lumière la standardisation et la banalisation de notre consommation de matières plastiques, soulignant comment ce matériau, autrefois symbole d’innovation futuriste célébré dans la publicité affichée, est désormais profondément ancré dans notre envi-ronnement le plus intime sans que nous en questionnions véritablement la présence.
Le cartel de l’œuvre se transforme en document technique, présentant méticu-leusement l’inventaire complet des maté-riaux plastiques utilisés dans l’installation. Y figurent le poids total des plastiques employés, leur classification par catégories (PE, PVC, PET, etc.), ainsi que des données statistiques révélant leur potentiel de recyclage et leur niveau de toxicité pour l’organisme humain, à la manière d’un système d’étiquetage nutritionnel. Cette documentation, habituellement reléguée à un rôle secondaire dans une exposition, devient ici un élément conceptuel central qui confronte le visiteur à la réalité maté-rielle et environnementale de notre quotidien domestique.






















crédit photos : Justine Pillon